Peu connu en dehors de la Scandinavie Eric Salander est un personnage très important dans l’histoire de la voile suédoise du 20ème siècle. Pas seulement en tant que constructeur mais surtout en tant qu’architecte naval.
Par ses articles dans les années cinquante il a éclairé et ouvert les yeux de beaucoup de personnes sur la voile et les bateaux du début du 20ème siècle. Ainsi, grâce à lui, il est possible d’avoir une connaissance plus claire de la voile suédoise.
Sans vouloir réduire ses talents d’architecte naval on peut dire qu’Eric Salander a plus été un artiste des bateaux et un esthète des belles lignes qu’un technicien.
E. Salander a beaucoup écrit, mais très peu sur lui même et ses œuvres. Il est néanmoins possible de retracer sa vie à partir de ses écrits.
La famille paternelle de Salander est originaire de Jönköping tandis que sa mère était d’origine norvégienne. Son père, médecin, était installé à Stockholm.
Elève de la célèbre école de Beskowska il dessine et construit dès cette époque un « finnkeel » qui restera le seul bateau qu’il ait jamais possédé.
En 1903, après avoir passé son baccalauréat, il entre dans la grande école d’ingénieur « KTH » à Stockholm.
Puis en 1905 il entre à la « Chalmers », autre grande école basée à Göteborg.
A l’automne 1906 il décide de se consacrer à l’architecture navale. Il passe une annonce dans une revue sportive et emporte dès 1907 sa première commande pour les plans d’un bateau destiné à une association, alors qu’il n’a pas encore terminé ses études.
Diplôme en poche il s’installe à Stockholm.
A l’époque, en Suède, les architectes navals sont assez nombreux mais tous, ou presque, travaillent pour des chantiers navals. Ce n’est pas le cas d’E. Salander qui préfère garder sa liberté quitte à mener une vie d’architecte pas toujours facile.
Esthète E. Salander s’intéresse à bien d’autres choses. C’est ainsi qu’il fait partie d’un groupe de théâtre dès 1909, publie des photos dans la presse spécialisée ou encore écrit des articles dans un grand quotidien suédois et dans la brochure du RYSS (Royal Yacht Sailing Society). E. Salander écrira toujours beaucoup, y compris dans les dernières années de sa vie.
Il se marie en 1910.
A partir des années 1910 E. Salander dessine beaucoup ; en particulier des bateaux répondant aux critères de la jauge SK.
Cette jauge, très en vogue à l’époque en Scandinavie, vise à promouvoir des bateaux moins lourds et donc moins onéreux que ceux de la jauge métrique internationale née en 1907. Cette jauge a pour principal critère la surface de voile ; d’où les SK 30, SK 55, SK 75 ou 95.
Sans trahir la voile E. Salander s’intéresse aussi aux bateaux à moteur dont il dessine quelques exemplaires dans les années 20.
Au soir de sa vie E. Salander a beaucoup dessiné et beaucoup construit puisqu’on dénombre 318 bateaux signés de sa main.
Outre les nombreux SK évoqués ci dessus on peut citer parmi les plus connus Thalatta , gros croiseur que son propriétaire fait naviguer du Cap Nord à l’Espagne…en passant par l’Irlande, sans oublier bien sûr Gullveig, avant dernier plan de E. Salander, dessiné en 1949/50 pour son ami Viking Clase et mis à l’eau en 1951.
GULLVEIG
Erik Salander
Aïna - SK 55 - 1916
Thalatta - 1930
Iduna - 1941
Gerdny
SK 95 (1920 - 2007)
Erik Salander
1883-1957